PoèmeD’UnJour:24.5.19.

 §  Dans un geste lourd, 
 il se met à quatre pattes  
 la douleur de son dos le tue,  
 le vieux tapis décoloré sous ses genoux le soulage quelque peu. 
 Pourquoi cette envie soudaine ? Pourquoi ce besoin irrépressible ?   
 Il prend sa canne par son bout, 
 et balaie le sol d'un mouvement chaotique, 
 il n’y arrive pas, son bras faiblit atrocement.  
 Il souffre, il souffre tant. Ses médicaments sont inefficaces. Il a beau le dire à son
 toubib mais rien n'y fait. 
 Il prend son temps pour souffler comme il peut. Récupérer de ses efforts. Retrouver   
 un semblant de forces. 
 Au bout de plusieurs essais et de plusieurs dizaines de minutes,
 une boîte rouillée recouvert de poussière et de moutons tout comme le sol  
 est sortie du dessous de son lit. 
 Il appréhende pour se remettre debout. Hésite, puis reste par terre avachi, se 
 maintenant contre le lit, souffrant le martyre. 
 Sa main calleuse, parcheminée d'arthrose soulève le couvercle, tremblant,
 il se met à pleurer, des larmes coulent sur son visage buriné mal rasé.
 Il sait très bien ce que contient cette boîte, cette vieille boîte K.U.B. orangée.
 Il oublie pas mal de choses, trop de choses, surtout ces temps-ci
 mais jamais ça. Comment peut-il oublier ? 
 Il est tétanisé pendant quelques minutes, se ressaisi.  
 Il fouille dans celle-ci hasardeusement, lentement, pleurant sans retenue 
 et trouve ce qu'il cherche, une vieille photo sépia cornée, usée.
 Une très belle femme, souriant, lui souriant, dans les champs de blés, une robe 
 longue, un vélo au loin couché sur le chemin.
 [se met à parler de manière inaudible]
 "Qu’elle est belle"  
 "T’es belle, ma belle"  
 "Pourquoi es-tu partie depuis si longtemps ?"
 "Tu me manques tant"  §  

 
 Par Pierre
 
 

C’est mon premier texte long, dîtes-moi si ce n’est pas trop lourd, ce que je peux améliorer.