Le nombre grandit
De dizaines
en centaines
en milliers
A la même heure
la même tête
la même mèche
Annonçant
le nombre nouveau
La comparaison
avec les Autres
Les statistiques
en courbes
si abstraites
Les combattants
à la rupture
De l’horreur
à l’habitude
seulement
quelques jours
suffissent
Les morts
anonymes
sans visage
sans nom
s’amoncellent
En une forêt de
cercueils
Lassitude
grandissante
de jour en jour
Tel on touille son café
la morbide routine
s'est installée
à nos côtés
nous choyant
nous épaulant
Qu'il est loin le temps
de l'insouciance
Par Pierre B.[Écrit pendant la pandémie Cov-19, Confinement
Jour 15]